Nous faisons venir un monte-charge pour nous sortir du lit ce matin. Il est 7h et des charettes. J'appelle la réception pour le petit déj en chambre et faisons les sacs. A 8h30 nous sommes dans la voiture, prêts à partir.

 

LE TEMPLE DES SINGES

 

Ce matin, c'est cadeau pour Sunoo. On le suit dans son programme. Nous sommes en route pour Fathepur Sikri, un site incontournable près d'Agra et son non moins incontournable Taj Mahal, que nous visiterons demain. Mais avant ça, il nous propose de visiter une temple de singes pour faire des photos avec les bébêtes sur nous. Pour quoi pas, ça peut être marrant.

Un quart d'heure après, nous y sommes. Ce complexe religieux se trouve dans la campagne de Jaipur. Il est composé de plusieurs temples à Shiva et Hanuman, le dieu à tête de singe. Nous suivons un guide qui va gérer les macaques (en fait, les appeler avec des cacahuètes). Sur notre gauche un grand jardin tondu sert de terrain de jeu à une myriade de jeunes et de moins jeunes, qui circulent et font des galipettes dans l'herbe.

A peine notre guide les appelle, les petits accourent vers nous pour venir chercher des cacahuètes dans nos mains. Peu timides, ils nous ouvrent les doigts pour les récupérer. L'un d'eux vient s'asseoir sur mon épaule. On essaye de faire quelques photos mais ce n'est pas simple, ils sont rapides...

 




 

Nous poursuivons notre visite du lieu en arrivant dans une sorte de rue principale bordée de hauts bâtiments abandonnés, magnifiques. Encore une fois, on se croirait plongé dans le passé. Les murs sont peints mais il ne reste pas grand-chose. Le site est investi par les singes, même s'ils sont moins nombreux qu'on aurait pu le croire. Nous entrons dans un premier temple. Le jeune bramane, reconnaissable à sa petite couette à l'arrière, nous présente son autel. Le discours est rôdé, on ne comprend quasiment rien tellement il parle vite (et mal).

Puis je sens venir le coup : il tient un pot de pâte rouge à la main. On est bons pour passer au maquillage, et ensuite au porte-monnaie. Pas loupé. On gagne en plus un petit bracelet "porte-bonheur". Le prêtre n'oublie pas, après m'avoir giflé d'une queue de paon en chantant une incantation (le fantasme d'une vie), de me montrer la corbeille.

Je demande à Olivier qui vient d'y passer combien il a mis. "50", me dit-il. Je m'apprête à faire de même quand le bramane insiste gentiment mais fermement pour que j'en mettre 100. Je m'éxécute, puis me jette sur lui pour lui arracher la gorge et la brûler en offrande au dieu des voleurs.

Non, évidemment, je fabule encore, mais ce n'est pas l'envie qui me manque. J'en ai marre qu'on me force la main à tout bout de champs. La somme n'est rien, c'est l'intention qui dérange. J'entends du fin fond du passé la voix de Karine, lors du premier voyage : "Je m'en fous, c'est le principe!" Exactement.

Nous sommes ensuite amenés à une sorte de bassin vers le haut de la colline, avec un second temple. Là, je ne rentre pas, il y a de belles photos à faire d'ici. Puis nous grimpons encore et tiens, un troisième temple! Ici, c'est Hanuman qu'on vénère. Petit speech, le bramane sort sa pâte, Olive est déjà en piste, les yeux clos en attente de l'Extrême Ponction. Lorsqu'il a fini avec lui et lui a fait cracher des roupies en plus, le prêtre se tourne vers moi. "Non, merci, je suis pas croyant". Il insiste un peu, c'est pour la chance, le karma, le bonheur dans la vie. J'insiste davantage. "Je suis touuuuuut plein de bonheur, merci." Je sors.

 



"donassion" pour les vaches. L'anglais indien est pour le moins... flexible avec l'orthographe !



le voilà, il nous attend...

 

Notre guide nous annonce alors qu'au petit bar, là, on peut louer une moto pour 150 roupies pour monter au sommet à deux kilomètres pour voir la plus belle vue de Jaipur de l'univers entier. C'est tellement tentant... mais non. Ah ben tiens, le temps que je formule ma réponse, il est déjà sur sa moto qui pétarade et nous fait signe de monter derrière lui. Putain, NON c'est NON.

Pardon, je m'égare. Mais ils ont le don de me faire monter dans les tours, parfois.

A la descente, nouveau temple avec une école ou une dizaine de gamins de tout âge chantent avec un bramane. Nouvel autel, nouvelle peinture sur le front, nouvelle demande. Vite, faut que je sorte, je vais en vaporiser un, c'est sûr.

 


 

Nous nous arrêtons une dernière fois au jardin pour attirer quelques singes bien moins affamés qu'à aller. Puis d'un coup, tous les singes se mettent à courir dans la direction d'un flanc de montagne. Ça crie, ça hurle, et en un instant, on les voit parcourir la broussaille au loin, presque au sommet. D'autres cris se font entendre. Je demande au guide ce qui se passe. Dans la rue, les vaches se sont elles aussi mises à s'agiter et on entend quelques meuglements.

"Leopard, leopard!" qu'il nous fait. QUEUWA?? Mais faut qu'on se barre d'ici, les singes l'ont compris avant nous! Même les paons que l'on a croisés sur les bords de route en arrivant l'ont compris et ce sont eux qui ont lancé l'alerte. Et on n'est pas sur un bon vieux "Léooon Léooon!" comme on entend dans les zoos à la saison des amours... non, c'est plus vif, direct, strident. Quelle aventure...

 


 

Allez, nous sommes sains et saufs dans la voiture maintenant. En route pour Fathepur.

 

 

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Midi. J'ai faim. Sunoo nous demande si on veut s'arrêter pour aller aux toilettes ou boire un coup. On dit oui. Il nous prévient que c'est "un peu cher" ici. Tu parles, à voir tous les taxis de touristes garés là, c'est encore un piège à voyageurs. Pour aller aux toilettes, il faut passer par la gift shop! Une grande salle où tout se vend : des statuettes aux bracelets, en passant par les tee-shirts et les masques en bois.

Je cherche un dé à coudre pour ma voisine, qui en fait la collection. Justement, j'en vois, ils sont jolis, tout en métal. A tout hasard, je demande le prix. 500 roupies (8 euros) ! J'ouvre des yeux éberlués par tant d'aplomb du type, "Ouat??" et je rajoute que ça en vaut 50 à tout casser. Il me répond "OK, OK, go another temple, 20 roupies!" Un peu, ouais, que je vais aller ailleurs voir s'ils sont moins chers ! Je viens de me faire renvoyer chier par un Indien. Je suis trop-fort. Le retour de la monnaie de la pièce de la crémière, en somme.

Passage aux toilettes, ou un jeune ado nettoie. Je fais mon affaire et quand je me dirige vers le lavabo, il me fait un signe de bienvenue en direction de ce merveilleux lavabo effectivement, m'invitant à m'en servir. Ce que je fais. Puis il me tend des serviettes en papier, que je prends pour m'essuyer. Doux Shiva qu'elles sont douces... Il se tient à 40 cm de moi, c'est pénible. Puis au moment de quitter la pièce, il se met en travers de mon chemin et me tend la main. Je le pousse gentiment mais fermement pour lui montrer qui c'est, René, et je pars.

J'ai faim.


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Tiens, tant que je n'ai rien d'autre à faire que regarder le paysage et écrire, je me souviens d'un truc marrant, hier, alors qu'on achetait nos conneries dans le bazar à Jaipur. Je rentre dans une boutique d'habillement pour trouver une longue tunique qui ferait un super déguisement d'Indien (on a toujours besoin d'un déguisement d'Indien chez soi). J'en essaye plusieurs, et pendant que le type plie et déplie et replie, Olivier me fait des gros yeux. "Regarde, regarde, c'est Sarkozy!"

Je regarde le vendeur : Oh-my-God! Nicolas Sarkozy version indienne se tient devant moi, il me sert, il est en train de me sortir une autre tunique!! Morts de rire ! Olive prend quelques photos.

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Sur la route, dans le désordre : nous roulons sur une expressway, deux voies de circulation à sens unique, l'autre sens est en face. Sauf qu'à un moment, je ne sais pas pourquoi, nous croisons un bus à contresens. Tout simplement. Et personne ne s'en émeut.

Nous croisons également un nombre incalculable de véhicules transportant des passagers en plein air : soit assis sur le chargement du camion, soit debout sur le pare-choc arrière, acrochés à la carosserie. Incroyable, sur celui-ci, ils sont probablement une dizaine, debout, alors que le camion roule à une centaine de kilomètres/heure! Sunoo lui même sourit et nous confit que "normalement, on n'a pas le droit d'être à plus de 7 accrochés derrière" !! Ah ben oui, alors, si c'est pas plus de 7...

 





 

Nous nous arrêtons dans un restaurant de Snoopy, donc pour touristes où il touche sa commission. L'horreur : n a l'impression d'être du bétail qu'on nourrit à la chaîne. Des bus entiers de touristes débarquent les uns après les autres, des Anglais, des Français, et des tables sont dressées dans un jardin derrière l'établissement. Le menu de base est un buffet où chacun fait la queue pour se servir de touuuuuutes ces bonnes choses qu'on nous sert. En quelques minutes, on voit passer pas moins d'une cinquantaine de personnes... d'un certain âge se testant pour l'une de leurs premières fois à la cuisine indienne européanisée (jamais en Inde on ne trouvera de spaghetti à la tomate!). C'est la cantine.

 


 

Olive, fidèle à lui-même, commande son lassi habituel. On nous en propose à la mangue. Bizarre, ce n'est pas la saison. Je le suis quand même et nous en commandons deux. Mais quand ils arrivent, on voit bien ce qui en va pas : point de purée de mangue dans ce lassi, c'est simplement du concentré ou du sirop de mangue, ultra-sucré en plus.

Nous prenons notre tour au buffet, la mort dans l'âme pour moi en tout cas. Comment font tous ces gens pour partir en voyage organisé ? Je ne critique pas, cher lecteur, peut-être en fais-tu partie, mais je m'interroge. A part le problème de la langue qui pourrait gêner certains, où est l'intérêt de passer une semaine à suivre le troupeau comme un bon mouton et se faire amener aux sites où l'on veut que tu sois, se faire expliquer quoi photographier et quand et où... c'est juste l'horreur pour moi.

Nous terminons notre repas et demandons la note. Ah oui, quand même. Le buffet était à 500 roupies, mais sans les taxes. Quant aux lassi, qu'on a l'habitude de commander dans les restos "normaux" pour une trentaine de roupies, ils atteignent 120 roupies l'unité.

On paye et on repart à la voiture.

"Good food? You happy?" Nous lui disons le reste. Qu'on ne veut plus de restaurant à touristes, c'est du vol. "Ah? combien vous payer?

- Ben, 1600 pour le buffet. 240 pour 2 lassi.

- !???"

Sunoo n'en revient pas. Il veut aller voir le manager parce qu'il a un accord avec lui, ce n'est pas normal. Il est vent debout. On calme le jeu, on lui dit que c'est pas grave, mais la prochaine fois, plus de resto dans le genre. Il range les gants de boxe et reprend le volant.

 

FATEHPUR SIKRI

 

Fatehpur Sikri fut la capitale de l'Empire moghol (qui remonte à Gengis Khan) de 1571 à 1585, sous le règne d'Akbar (le Grand). Il fit construire à cet emplacement sa nouvelle capitale suite à la réalisation d'une prophétie selon laquelle il aurait un héritier mâle. Il édifia une gigantesque mosquée (toujours en activité), trois palais pour ses épouses favorites (une hindoue, une chrétienne et une mulsulmane : pas de jalouse!). Chef-d'oeuvre d'architecture indo-musulmane, cette cité fortifiée fut, dit-on, construite dans un endroit insuffisamment irrigué et donc abandonnée peu de temps après la mort d'Akbar.

Ça, c'est pour l'historique. La cité est magnifique : tous les bâtiments sont construits en grès rouge qui projetent une couleur incroyable en fin d'après-midi, lorsque le soleil est bas. Une aubaine photographique. Le complexe entier est dallé de marbre ou de grès, et certains palais, en particulier celui de l'épouse turque, sont ouvragés avec une telle précision qu'on les croirait en bois. Une superbe visite. Tiens, pour l'anecdote, dans ce palais, tous les animaux sculptés sont célèbres pour être "acéphales" : ils n'ont plus de têtes ; elle ont été cassées et volées par des pilleurs car inscrustées de pierres précieuses. C'est pas moi qui le dit, c'est le Lonely. Et Olivier les a vus, ces animaux acéphales.

Bref, l'après-midi est riche en découvertes. Et en contacts aussi. Des panneaux énormes préviennent les touristes des arnaques en vigueur. Il faut faire attention à ceux qui se prétendent guide mais qui ne le sont pas. Attention aux pickpockets, attention aux faux billets d'entrée, attention à ne pas montrer ses billets à quelqu'un qui vous les demanderait : il les volera pour les revendre. Cela fait tout de suite moins envie...

Nous prenons un mini-bus depuis le parking où Sunoo s'est garé. Le mini-bus est une navette qui transporte tous les touristes à l'entrée de la cité, à un ou deux kilomètres de là. Une fois descendus, c'est le carnage. Des mioches, des ados, des adultes s'approchent de nous pour nous vendre leurs services; Ils se prétendent (ou sont réellement?) étudiants, guides, ce serait comique si cela ne cachait pas la tragédie de la misère. Un jeune ado s'approche de nous. Il est plus malin que d'autres et se met à marcher à notre hauteur (car on ne s'arrête pas, on va acheter les billets d'entrée) et nous rappeler les différentes fraudes possibles. On discute avec lui, brièvement, on répond aux questions habituelles et il nous demande "juste" de venir voir la boutique de son père au retour. Et nous rappelle de nouveau de ne pas montrer nos billets à quiconque. Eh ben...

 










 

 

LA MOSQUÉE

 

Alors là, mention spéciale pour la Mosquée, qui est monumentalement splendide. La cour, les bâtiments alentours, l'enceinte, les différentes portes, juste : WOW. Nous y passons une bonne heure. C'est ici que se trouve le tombeau du soufi qui avait fait la prédiction de l'héritier à Akbar. Tout de marbre blanc, son centre est drapé au plafond, le tombeau en lui-même recouvert de voiles de couleurs. Des hommes chantent en groupe devant un(e) jali de marbre : cette fenêtre qui n'en est pas une, percée de dentelle de pierre, face au tombeau de l'autre côté. C'est prenant.

 





Le gardien du tombeau s'approche de moi, qui suis en train de prendre une photo. Le visage fermé, il me fait un signe du menton en direction de mon appareil. Ah. Je n'ai peut-être pas le droit de photographier ici. Je lui montre mon appareil, prêt à lui demander si c'est possible ou pas, et il me refait un deuxième coup de menton vers mon appareil en s'approchant.

"Ah, Nikon. is good?" J'hallucine. "Yes, it's good!

- and Sigma lens good? " Euh... oui, mon objectif Sigma est bien aussi. Il vacille de la main en souriant. Oui, Sigma, c'est moins good que Nikon, mais ça va quand même. Il tapote l'objectif.

"Combien ?" Je rêve. Le type vient taper la discute en plein dans un temple. On parle prix, qualité, qu'il voudrait s'acheter le même objectif grand-angle que moi, le Sigma, mais qu'il ne sait pas combien il coûte pour un appareil Canon... extraordinaire!

 




 

Le départ de la mosquée l'est tout autant, pour d'autres raisons. J'ai marchandé sec un lot de bijoux pour la famille et comme j'ai fini assis par terre face au vendeur, d'autres vendeurs ont vu que j'achetais des articles. Je suis à peine levé que j'en ai deux qui viennent me coller pour vendre exactement la même came que je viens d'acheter. Non, non merci. Non, vraiment, merci vous dis-je. Non, non, j'en ai déjà, vous dis-je, putain. Et ils reviennent à la charge, inlassables, infatigables, ils ont les touristes à l'usure. Un gamin veut me vendre des bracelets de nacre avec des éléphants imprimés dessus, tandis qu'un autre type cherche à me caser ses "authentiques cadenas moghols" en forme de singes ou d'éléphants, qui se déverrouillent de manière surprenante, soit, mais dont je n'ai absolument rien à carrer. Ils descendent les marches avec moi. Parcourent la centaine de mètres qui me séparent d'Olivier qui patientait, et telle un bon gros rhume, je les lui refile, plus deux ou trois autres qui se joignent au groupe.

 



Je suis au-delà de l'énervement, je suis mort de rire. Je filme, même. Je sais, ce n'est pas très moral pour quelqu'un qui veut épargner des mauvais traitements à des élépĥants de se moquer de vendeurs qui cherchent à gagner leur vie, mais ils sont si ridicules dans leur acharnement, si désespéré même, c'est tellement anti-commercial, contre-productif d'insister de la sorte que c'en est comique.

Ils vont nous suivre jusqu'à la sortie de la mosquée, le long du chemin vers la navette et même jusqu'aux derniers mètres avant de monter. J'entends Olivier rire derrière moi, cherchant par tous les moyens à justifier son refus. Il finira par craquer et acheter des bracelets pour 100 roupies de moins que moi, avec 2 bracelets supplémentaires dans le lot. Evidemment, il faut que j'ai le dernier mot : "oui, mais est-ce qu'ils sont aussi beaux que les miens?". Tsss il est fort gentil de me supporter, parfois.

Un moment d'anthologie !

Au retour de la visite, qui nous retrouve ? Le gamin, qui patientait. "Wow, very very time you stay!" Ben ouais, on est restés longtemps. Il croyait qu'on était déjà partis. En effet, c'eût été dommage... On lui avait promis d'aller voir ("pas obligé acheter, juste voir!") sa boutique, la n°74. On s'exécute, donc. mais il est déjà 18h et on ne veut pas traîner.

Du marbre. Ils font du marbre, ces gens-là. On nous explique que la maman n'est plus là (décédée?) et que le père a les 3 enfants à charge avec sa boutique. On nous montre plein d'objets sympa à rapporter s'ils ne pesaient pas chacun 120 kg. On se libère tant bien que mal de leurs blablas et on file à la voiture.

Nous racontons nos mésaventures à Sunoo qui rigole (oui!) avant de reprendre sa poker face et nous annoncer solennellement qu'il n'a cessé de penser à l'arnaque de midi, les lassi si chers. Il va revenir au resto pour une explication. "Non, non, non, c'est bon!! pas de problème!!" On ne veut pas de scandale, ça n'en vaut pas la peine. On lui dit que ce n'est pas de sa faute (comprendre : on ne diminuera pas ta com) mais rien n'y fait. Il fait un demi-tour entre les deux voies rapides (ça se fait, apparemment) et nous voilà de nouveau au restaurant. Dis-donc, faut pas le chercher, SnoopDog!

Il laisse le moteur tourner et descend. Il réapparaît 2 minutes après avec un des serveurs... qui nous tend 200 roupies en s'excusant pour le prix des lassi !!! Du jamais vu !

Du coup, on laisse les 200 à Sunoo, qui d'abord les refuse en nous avouant qu'il a déjà "une bonne commission" au resto... mais en insistant encore, il finit par les accepter. Il a dû les menacer de ne plus amener quiconque, ou je ne sais quoi. Quoi qu'il en soit, tout le monde reste gagnant à la fin, je pense.

 

GRAND IMPERIAL HERITAGE HOTEL

 

Ce soir, c'est fête. Nous avons réservé, pour fêter la proche fin du voyage, une chambre dans un des grands palaces d'Agra. Pour 35 euros par personne et par nuit, ce n'est pas ruineux. Nous arrivons chargés comme des ânes de tous nos sacs. Nous voilà accueillis avec colliers de fleurs, jus de fruit de bienvenue et des courbettes indiennes à s'en donner un lumbago.

La cour intérieure a été louée pour un mariage, on va être au spectacle en plus ! Nous sommes dans la suite 106 qui répond au doux nom de Maharani Padmini : c'est notre chère reine de Chittorgarh qui ne voulait pas se faire regarder par le Sultan de Delhi mais qui accepta de se laisser entrevoir par le biais d'un jeu de miroirs, tu te souviens, lecteur?

9m x 5m, sol en marbre, lit à baldaquin, tuyauterie d'époque (110 ans)... le bonheur a des fuites, mais c'est quand même terriblement class, malgré l'odeur d'humidité qui y règne. C'est dommage.

Nous prenons notre repas au restaurant de l'hôtel, pas si cher que ça (le lassi est néanmoins à 200 roupies, ici, mais c'est un vrai). Le mariage bat son plein jusqu'à 22h30 puis s'éteint. Rien de vraiment traditionnel en fait. Beaucoup de zimboum, comme dirait mamie Christiane, les invités restaient plantés, se servaient au buffet. Rien à voir avec nos mariages français, vraiment.