La street food, c'est good. Mais on n'est probablement pas équipé pour, même après 15 jours. La première fois, à Jaipur, tout s'est bien passé. Nous avons donc renouvelé l'expérience hier dans le coloré et grouillant Kinari Bazaar. Nous avons pris la même chose, ce chowmein chinois (des nouilles chinoises cuites au wok avec des légumes), mais version indienne car épicé devait avoir quelque chose à se reprocher : nous sommes tous les deux malades ce matin, à divers degrés. Olive a un peu mal à l'estomac et le transit balbutiant... quant à moi, c'est juste la 3e guerre mondiale gastrique. Pas vraiment de douleur, pas de vomissement, mais les troupes sont en manoeuvre, si je puis dire.


Bye bye Agra. On attaque les dernières fois. Dernière journée aujourd'hui, dernier hôtel ce soir, dernière visite, derniers achats... En chemin, Snoopy nous achète une boîte de sucreries indiennes comme celles qu'Olive s'est fait vendre hier. Je suis sauvé in extremis par mon appareil photo que je tiens et qui m'empêche donc d'en goûter. Je n'aime pas du tout. Il nous montre les champs de patates récoltés en grands tas au centre des terrains. Les tracteurs et les hommes sont en plein travail.

 

LUMIÈRE

 

Ce matin, le système électrique de notre chambre joue avec nos nerfs. A notre arrivée déjà, j'ai dû me doucher à la lumière de mon portable car aucun interrupteur ni aucune combinaison d'interrupteurs essayée ne fonctionnait. Il faut dire que dans les hôtels, il y a un bouton général qui commande, parfois de l'extérieur, l'alimentation de la chambre. Puis ils ont souvent de grands panneaux d'interrupteurs car chaque prise, comme au Royaume-Uni, Commonwealth oblige, est elle aussi équipée d'un interrupteur. Et leur emplacement suit souvent une logique que nous n'avons pas encore saisie. Du coup, quand on veut éteindre une lampe, on passe en revue tous les interrupteurs un par un pour voir lequel la commande, éteignant ou rallumant tour à tour chacune des autres sources de lumière. Et si on a la chance de tomber sur un va-et-vient... que du bonheur !

Nous passons donc 5 minutes à essayer d'allumer la salle de bain ce matin, histoire d'y voir plus clair puis nous ne touchons plus à rien. Gagné : nous 1, chambre 0.

Ah oui, anecdote : en quittant plutôt précipitamment la salle de restauration ce matin pour un conflit imminent avec mes intestins, je croise, le plus simplement du monde, un homme tenant une corde au bout de laquelle est attaché un gros macaque. Les deux me regardent et passent leur chemin. Et moi de même, sans même prendre le temps d'être surpris. Un autre monde.

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Vers 13h, nous arrivons dans la banlieue de Delhi. Des îlots de buildings noirâtres se dressent ici et là alors que nous ne sommes même pas dans une zone très urbanisée. Sunoo nous dit que ces appartements coûtent cher et qu'ils sont de véritables petites villes, concentrant tous les commerces nécessaires. Ceux qu'on voit là sont en construction et ont déjà l'air vieux, abandonnés.

Puis il s'arrête le long d'une route engorgée de trafic, descend de la voiture et va à la rencontre de deux enfants. La fille a 13 ou 14 ans, assez jolie, le garçon 10 ou 11 ans. Les siens. Il leur file un énorme sac de pommes de terre et la boîte de pâtisseries qu'il a achetée ce matin et nous repartons.

 

LE TEMPLE DU LOTUS

 

Je suis de nouveau malade. L'estomac en vrac, au bord de la nausée, je descends quand même lorsqu'on s'arrête à un restaurant ("pas pour touristes ! - Pour touristes indiens, c'est ok?"). Encore une fois, rien n'est ce qu'il paraît. En traversant Delhi, il nous pointe du doigt des bâtiments en annonçant que tel est un musée, tel autre un bureau gouvernemental, ici un aéroclub ("a helicopter office")... et donc là un restaurant. Ouais; Il y a une pancarte devant une porte de verre qui donne sur une cage d'escalier. Un immeuble.

Nous passons la porte, grimpons les marche et effectivement, au premier étage, il y a une grande salle de restauration. C'est hallucinant que rien ne soit mis en valeur dans la rue. Pas un menu, pas un pimpoy qui annonce quoi que ce soit.

Olive se fait un avant-dernier repas indien tandis que je tourne au riz nature et au coca (enfin, pseudo-coca indien). Les toilettes ne sont pas loin, je les garde dans le coin de l'oeil, au cas où.

Le repas fini, nous filons vers la première visite proposée par Sunoo pour ce dernier jour : le Temple du Lotus. Un temple moderne immense qui est bâti sur le modèle d'une fleur de lotus et qui ressemble à l'Opéra de Sydney. Impressionnant à voir. Les jardins sont entretenus avec rigueur et propreté, on ne doit pas dépasser d'un centimètre le parcours de cordelettes imposé aux touristes. Puis on se fait guider à l'intérieur... où il n'y a rien d'autre que des bancs et un pupitre en guise d'autel.

Cette "maison d'adoration" est l'une des 6 élevées de par le monde, célébrant la doctrine baha'i qui vénère tous les prophètes des grandes religions et met en avant, entre autres, des principes de vérité, d'unité et de paix universelle.

Mouais.

 


 

QUTUB MINAR

 

Prochaine destination : le complexe religieux de Qutub Minar, dont l' "attraction" phare est l'imposant minaret de grès rouge de plus de 72 mètres de haut pour un diamètre de 14 mètres à la base pour 3 mètres au sommet. Edifié par les Musulmans en 1199, il est décoré de sourates du Coran dans des bandeaux d'arabesques fleuries superbement ciselées dans la pierre. Encore une fois, une structure impressionnante. On ne peut malheureusement plus y monter depuis 1981 qu'une bousculade dans l'escalier fit une quarantaine de morts...

La mosquée attenante, en ruines, est également disproportionnée. Les murs gravés sont magnifiques, les colonnes incroyablements détaillées. Du grand art.

 









Nous restons sur le site une petite heure, puis reprenons le chemin de la voiture. J'essaye de happer un maximum d'air frais en roulant pour tenter de diminuer mon envie de vomir. Je n'inspire que de la poussière et des gaz d'échappement. Piquez-moi, je souffre.

Nous nous arrêtons dans une boutiques à touristes, encore une, pour acheter des épices. Prix exhorbitants, on ressort de suite et on dit à Snoopy qu'on NE VEUT PAS de magasins pour touristes. Il nous amène donc dans une petite épicerie après quelques dizaines de minutes. Là, on a du vrai, il fait l'intermédiaire pour que l'on se comprenne et on arrive finalement à tout trouver pour un prix normal ( = prix pour un Indien).

 

LE POURBOIRE DE SNOOPY

 

Retour à l'hôtel maintenant. Nous finissons par discuter davantage avec Sunoo. Il serait temps. Il a 49 ans et 5 enfants, ce sont les deux derniers que nous avons vus. Il vit avec eux et sa mère. Sa femme est morte il y a 3 mois. On plante bien le décor, là. Et l'ambiance aussi. Et à chaque phrase, il intercale un "you happy?" pour qu'on soit bien sur la même longueur d'onde : si on est heureux, on paye bien.

Il a déjà commencé à poser les jalons il y a quelques jours : il veut presque 9000 roupies de tip pour le voyage. 9000 roupies, c'est quasiment 130 euros. Un peu en dessous du tiers du coût total, qui à la base n'était pas prévu. Ca fait un peu beaucoup, là non ? Le Lonely et le Routard nous donnent un fourchette de 250 à 300 roupies par jour, ce qui fait pour 12 jours 3600 roupies.

Nous avons décidé de lui en laisser 5000. Et comme on l'a employé une journée de plus aujourd'hui (sur sa proposition de faire deux visites supplémentaires), il faut rajouter 1600 roupies.

On s'arrête dan un ATM (un distributeur) et Olive retire l'argent. Arrive le moment fatidique : on lui donne son pourliche qu'il recompte de suite. Il relève la tête : "That all?" Oui, c'est tout. Nous parlementons quelques instants, chacun exprimant son point de vue, c'est assez désagréable puis il finit par nous déposer à l'hôtel avec un sourire et en nous serrant la main. Nous lui promettons que nous lui ferons de la pub en France. J'ai ses deux numéros de portable. Et nous nous quittons ainsi. C'est bon l'amertume, mais à petite dose...

 

DERNIÈRE SOIRÉE

 

Là, il est 20h51 et je suis dans la chambre d'hôtel en train de terminer de taper ce rapport journalier. Olivier est parti faire quelques boutiques s'il peut en trouver - le quartier n'a pas l'air de s'y prêter. Il nous reste les sacs à faire pour demain. Lever à 6h, petit déj puis départ à 6h30 pour un décollage à 10h15. J'espère que j'irai mieux demain.

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Bon ben finalement, il s'est fait un McDo indien. Courageux, chapeau. Je reste avec mes bananes.